Après avoir couvé trois poussins, j’ai repris la plume pour tenter de fusionner, à mon amour pour la photographie, ma préoccupation de mettre les richesses et les enseignements du passé à la portée du grand public. J’ai donc engendré trois livres d’images, le premier sur l’industrialisation des villes, et les deux autres sur un Québec difficile à imaginer, celui du règne de la religion catholique et de ses institutions. Mais résonnait de nouveau en moi l’appel de la biographie, qui fournit un extraordinaire recul pour observer les actes humains. L’une des plus importantes féministes québécoises s’est ouverte à moi : c’est devenu Marie Gérin-Lajoie : Conquérante de la liberté. Depuis ma prime jeunesse, l’appel de la fiction résonnait en moi comme le ressac d’une paisible marée. Deux courts récits biographiques romancés et deux romans, dont une œuvre jeunesse, ont ponctué le chemin qui m’a mené jusqu’à la saga historique Les accoucheuses, dont le dernier est paru en 2008. Forte de son succès, je me suis laissée emporter vers une autre époque cruciale de notre histoire, celle des Rébellions de 1837 et 1838, que je fais revivre avec une série romanesque et minutieusement fouillée, Le pays insoumis.
Site internet: www.amsicotte.com
Anne-Marie Sicotte a été membre du jury et artiste invitée pour le premier cabaret Langues pendues (printemps 2012). Elle est l’une des membres fondatrices et a été présidente des Productions Langues pendues.
© photo: Marilène Lucas