Né à Salaberry-de-Valleyfield en 1980, Mathieu Dubé y réside toujours avec sa femme et ses deux filles. S’il a revêtu au fil des ans divers costumes et pourchassé maintes chimères, voici comment on pourrait parler de lui aujourd’hui : il s’agit d’un poète-collagiste, éleveur de vers libres, dévoré par la longue obsession de la plasticité du texte. Ajoutons à cela qu’il se voit lui-même comme un fils spirituel d’Emily Dickinson et de Réjean Ducharme qui aurait superbement raté sa vocation d’écrivain-ermite, lui préférant les charmes, les mystères et les dangers de la rencontre. Armé d’un couteau de précision et d’une planche à découper, il pille sans remords aucun les mots et les bribes de phrases des autres dans les pages de vieux magazines, de journaux et de livres amoncelés en montagnes précaires dans le labyrinthe de son atelier. Dans des séances de découpage et de remixage de mots d’inspiration dada et surréaliste, où la lenteur est mise à l’honneur et où, dans les meilleurs jours, la transe s’invite, il bricole à la manière d’un gamin insolent des poèmes-affiches dans lesquels il prend un malin plaisir à détourner les slogans, les phrases toutes faites et la bouillie propagandiste de tout acabit. Morceaux de mémoire, son premier recueil de poèmes-collages, est paru en 2021 aux éditions Sémaphore.
Mathieu Dubé participe à l’événement de clôture du projet Centrifugeuse, 1re édition, juin 2023.
Photo : Huu-Bac Quach.