La poésie de Jean-Marc Desgent est surtout une affaire d’expressivité et de langage; s’il y a image(s), elle ou elles sont créées par la rencontre particulière, voire étonnante de mots ou de phrases venus de tous les coins de la langue ou des langues; il affirme qu’écrire est une convocation en un seul texte de toutes les langues que l’on connaît. Son père, métis, ne parlait aucune langue ou mal trois langues: le français, l’anglais, et le mohawk: Desgent a donc repris en poésie toutes ses incapacités ou toutes ses inventions syntaxiques. Sa poésie est aussi expressive: on y entend tomber les corps, on y voit la mort sous toutes ses formes, on y traverse le monde moderne et ses horreurs, ses désastres ou ses illusions. Donc, désastres de l’être et du monde se disent dans une « langue désastreuse ». Ne commence-t-il pas un de ses derniers livres par : « Pour nous, à nous, / les cassés dur, / la langue beauté rare, / beauté autre, / montée du froid. / J’arrive enfin au mal dit. » Le critique universitaire François Paré a écrit : « L’œuvre poétique de Jean-Marc Desgent est l’une des plus bouleversantes et des plus prophétiques de la poésie québécoise actuelle. »
Jean-Marc Desgent a participé au Laboratoire de l’écrivaine et de l’écrivain 2017.
Photo : Annie Lafleur.