L’œuvre de Carole David, exigeante, singulière et rassembleuse, s’attire les éloges depuis la toute première publication de l’écrivaine, en 1986. Non seulement celle-ci a-t-elle obtenu le prix Émile-Nelligan pour son recueil de poésie Terroristes d’amour, mais chacun des 18 autres livres qui ont suivi lui a également valu un prix ou, à tout le moins, d’en être finaliste. Menant ainsi une fructueuse carrière littéraire depuis plus de 30 ans, la poète, nouvelliste et romancière Carole David s’impose comme une figure importante de la littérature québécoise contemporaine.
Jeune intellectuelle féministe à la fin des années 1970, Carole David travaille comme chroniqueuse des revues littéraires au quotidien Le Devoir et critique au magazine Spirale, entre autres, avant d’entreprendre une carrière d’enseignante de littérature et de création littéraire au Cégep du Vieux Montréal en 1980. Également titulaire d’un doctorat de l’Université de Sherbrooke, obtenu en 1994, elle se distingue par sa connaissance approfondie des littératures québécoise, américaine et internationale. Elle enseignera jusqu’en 2009, pour se consacrer à l’écriture par la suite.
L’œuvre de Carole David évoque une américanité ancrée dans la pauvreté et la dépossession. Ses sujets, ses figures et son imaginaire puisent dans la culture populaire et la pensée féministe. Certains qualifient Carole David d’écrivaine punk, en raison de sa démarche poétique révoltée, mais aussi pour son écriture hybride et hors norme, entre la prose et la versification. La narration est de plus affirmée, précise et tranchante. De toute évidence, le grand intérêt que l’œuvre de Carole David suscite auprès des plus jeunes générations n’est pas étranger à la fascination de celles-ci pour les thèmes de la contre-culture.
Carole David participera au Laboratoire de l’écrivaine et de l’écrivain 2024.
Photo : Katya Konioukhova.